Fermer la recherche

Pèlerinage décanal en Gruyère

  • -
  • Paroisse Saints-Pierre-et-Paul

Le pèlerinage, un héritage précieux, et l'occasion d'une journée de partage

Á la chapelle de Notre-Dame de Compassion

C’est par un samedi plus que pluvieux que 48 pèlerins ont embarqué dans un car de Jean-Louis (et oui ce ne sont plus chevaux et calèche des siècles passés…) qui va nous emmener vers la chapelle de Notre-Dame de Compassion pour notre premier arrêt. En effet, nous ne nous arrêterons ni à la chapelle de Posat ni à Humilimont, propriétés naguère de l’abbaye d’Humilimont tenues par les jésuites et qui, selon les recherches des historiens, étaient deux lieux de passage du pèlerinage romand vers Notre-Dame de Compassion. 

Nous voici donc dans un des lieux de pèlerinage les plus parcourus ces derniers siècles. Bulle doit sa réputation à ce pèlerinage qui a vu des milliers de pèlerins venir non seulement de toutes les paroisses alentours mais également de Savoie et Franche-Comté. Aujourd’hui, nous sommes ces pèlerins venus simplement des paroisses du décanat de Fribourg pour partager une magnifique journée de rencontre, de prière et d’amitié. Nous sommes agréablement accueillis par le sacristain Jean-Luc Uldry et commençons la journée par la célébration de la messe dans cette magnifique chapelle à la fois sobre et somptueuse dédiée à Notre-Dame de la Piété. 

Un contraste certain avec la tradition des capucins qui ne peuvent pas posséder de biens. Il fallait quand même que ce lieu de pèlerinage resplendisse aux yeux des pèlerins. Ainsi la chapelle offre un subtile mélange de sobriété et de beauté. M. Denis Buchs, conservateur du Musée gruyérien, nous donne ensuite une conférence et nous apprenons qu’au départ, il y avait ici, avant la construction du couvent, un hôpital destiné bien entendu aux malades mais aussi aux pauvres, aux orphelins et aux voyageurs. Le fameux incendie des 26 et 27 août 1447 de Bulle a dévasté la ville sauf le couvent et la chapelle de Notre-Dame. Les autorités politiques ont eu au cours des siècles une grande influence sur la présence de l’ordre des capucins à Bulle. Avec passion, M. Buchs nous parle de la sauvegarde des ex-votos, petits tableaux offerts par les croyants suite à une guérison. Ils tapissaient les murs de la chapelle et malheureusement beaucoup ont disparu lors des restaurations et ont été maltraités (qui donc a eu l’idée saugrenue de couper les indications manuscrites autour des peintures ? pourquoi a-t-il été nécessaire d'arrondir les angles des ex-votos ?). Fort heureusement, environ 150 ex-votos ont été transférés au Musée Gruérien, puis restaurés et peuvent encore et toujours être signes de la foi et des miracles qu’ont vécus nos aïeux.

Au Tonnelier

Il est 11h30 et notre ami Jean a faim! Il est temps de rejoindre Le Tonnelier, autre lieu magnifique du patrimoine culturel de Bulle, restauré récemment. Nous y sommes extrêmement bien accueillis ; un repas délicieux a été servi et a réjoui nos estomacs.

Sanctuaire de Notre-Dame des Marches

Notre destination de l’après-midi sera le sanctuaire de Notre-Dame des Marches, haut lieu très connu à la ronde, situé dans la plaine au pied de la Dent de Broc, plus ou moins en face du château de la Gruyère situé sur sa colline verdoyante. Nous y arrivons sous la pluie (toujours) entourés de nuages, ambiance château d’Alnwick, Northumberland, Angleterre (Harry Potter). Nous omettons le chemin de croix et allons directement à la chapelle. L’abbé André Duruz introduit notre prière par une explication sur l’historique de la dévotion à Notre-Dame des Marches et nous emmène dans un temps de prière très recueilli et dédié à la Vierge, accompagné bien entendu du fameux chant en patois Nouthra Dona di Maortsè (que tous connaissent tellement ce chant est demandé lors de célébrations de funérailles dans le canton), puis par ce refrain 

«Vierge de lumière, tu es le sourire, d’un Dieu qui nous aime, Ô Notre-Dame» 

et la prière de salutation à Marie.

Dans cette chapelle cosy et sereine, propice au silence et à la prière, nous restons encore chacun un moment en conversation et en prière avec Notre-Dame des Marches. D’autres pèlerins venus d’ailleurs entrent, allument une bougie et nous rejoignent dans notre prière silencieuse.

Le soleil fait mine de percer la couche de nuages ; il ne pleut plus. Avant de partir, nous distribuons la petite bouteille d’eau prévue pour chacun en cas de canicule (nous étions optimistes… ) et reprenons la route vers Fribourg, vers nos paroisses et nos foyers.

C’était une très belle journée !